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Étude TRANSHOR : "Hormonothérapie transgenre : Écarts de pratique et conformité aux directives WPATH"

Actualité mise à jour le 02/06/2025

Un projet de recherche clinique pionnier

L'Équipe Mobile de Recherche du Centre Hospitalier Henri Laborit mène un projet de Recherche portant sur la prise en charge de l'hormonothérapie dans la transition de genre.

Cette étude vise à analyser les écarts entre les pratiques de prescription hormonale pour les personnes transgenres et les recommandations de la World Professionnal Association for Transgender Health (WPATH*). 

À travers cette analyse, nous souhaitons contribuer à une meilleure harmonisation des pratiques médicales et ainsi améliorer la qualité des soins pour les personnes transgenres.

Cette étude est menée par le Centre Hospitalier Henri Laborit, qui en est le promoteur. Elle a reçu l'avis favorable du Comité de Protection des Personnes (CPP) le 13/01/2025.
 

Une dynamique portée par deux internes en médecine

Au cœur de cette étude ambitieuse, deux jeunes internes du CHU de Poitiers : Mélody Babin et Cléa Culos qui réalisent toutes deux leur thèse de médecine sur ce sujet novateur. Portées par un intérêt profond pour les questions de santé publique, elles sont à l’origine d’un travail de fond, mêlant recherche bibliographiques, réflexion éthique, élaboration du protocole et mise en œuvre opérationnelle de la communication autour de l’étude.

Mélody Babin et Cléa Culos, interne en médecine au CHU de Poitiers, mènent leur thèse dans le cadre de l’étude TRANSHOR en lien étroit avec l’équipe de l’URC CH Laborit.

Ce projet qu’elles investissent s’inscrit dans une dynamique collective portée par l’équipe mobile de l’Unité de Recherche Clinique (URC) du CH Laborit. Encadrées par leur directeur de thèse et cette équipe expérimentée, Mélody et Cléa bénéficient d’un accompagnement structurant à chaque étape : soutien méthodologique rigoureux, de la conception du protocole à la valorisation scientifique des résultats en veillant au respect des exigences réglementaires et des standards de la recherche clinique. L’équipe mobile joue un rôle clé dans la réalisation concrète du projet et dans la promotion de la recherche clinique en région Poitou-Charentes dans le cadre de missions qui lui sont spécifiquement confiées.

L’ensemble du projet est placé sous la responsabilité du Pr Némat Jaafari – Chef du pôle universitaire de psychiatrie adulte et le directeur de thèse est le Dr Arnaud Gaudin, médecin généraliste et investigateur associé dans l’étude.

« Tout est nouveau, expliquent Mélody et Cléa. On fait énormément de recherches bibliographiques et on se forme en permanence. C’est un sujet complexe et passionnant, encore trop peu exploré dans les pratiques médicales. »

A travers leur travail de recherche au sein de ce projet, Mélody et Cléa incarnent une nouvelle génération de médecins impliqués dans une démarche de réflexion et d’évolution des pratiques liés à la santé de la population transgenre.

 

Étude TRANSHOR : "Hormonothérapie transgenre : Écarts de pratique et conformité aux directives WPATH"

L’incongruence de genre est définie par la 11ème révision de la Classification internationale des maladies (CIM-11) comme une discordance marquée et persistante entre le genre auquel une personne s’identifie et le sexe qui lui a été assigné à la naissance en fonction de ses organes génitaux.

Dans certains cas, cette incongruence peut entraîner une dysphorie de genre, c’est-à-dire une souffrance clinique significative liée à la non-conformité de genre, selon la 5ème édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Cette souffrance conduit de nombreuses personnes concernées à entreprendre une transition afin d’être en accord avec leur identité de genre.

La transition repose sur trois axes :

  • Une prise en charge psychothérapeutique,
  • Une transition médicale par hormonothérapie,
  • Une chirurgie de réassignation sexuelle.

L’hormonothérapie joue un rôle central dans la transition médicale pour de nombreuses personnes en induisant la féminisation ou la masculinisation du corps.

Contexte de l’étude

Une étude fondée sur les données de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) révèle une augmentation du nombre de personnes bénéficiant de l’Affection Longue Durée (ALD) pour transidentité, ce qui témoigne d’un besoin croissant en soins médicaux adaptés. Cela suggère également une hausse des prescriptions d’hormonothérapie. Cependant, il demeure incertain si ces prescriptions sont conformes aux recommandations récentes de la World Professional Association for Transgender Health* (WPATH).

La WPATH* est une organisation internationale dédiée à la compréhension et à l’accompagnement de la dysphorie de genre. En 2022, elle a publié la 8ème version des Standards of Care, qui définissent les bonnes pratiques pour la santé des personnes transgenres et de genres divers.

Objectifs de l’étude TRANSHOR

L’étude TRANSHOR vise à analyser les pratiques de prescription hormonale pour les personnes transgenres et les compare aux recommandations de la WPATH. Elle évalue ces pratiques dans trois contextes :

  • En milieu hospitalier 
  • En médecine libérale 
  • En automédication

L’étude cherche également à identifier les facteurs expliquant les différences, en portant particulièrement attention aux obstacles rencontrés par les patients pour accéder à une prise en charge médicale.

Enjeux et perspectives

Cette étude permettra :

  • D’évaluer le niveau de connaissance des médecins sur l’hormonothérapie et les recommandations de la WPATH.
  • De mettre en lumière l’importance d’une prise en charge adaptée, en rappelant que ces traitements nécessitent un suivi rigoureux en raison de leurs risques potentiels.
  • D’identifier les freins à la consultation d’un professionnel de santé, notamment chez les personnes ayant recours à l’automédication.

À travers cette analyse, nous souhaitons sensibiliser les médecins aux enjeux de la santé transgenre et favoriser une meilleure harmonisation des pratiques médicales afin d’améliorer la qualité des soins.

Organisation et participation

L’étude TRANSHOR est menée par le Centre Hospitalier Henri Laborit, qui en est le promoteur. Elle a reçu un avis favorable du Comité de Protection des Personnes (CPP) le 13/01/2025.

Ouverture de l’étude : 20/02/2025

Durée : 12 mois

Modalités de participation : Disponibles sur l’affiche et sur le site https://ch-laborit.fr/etude-transhor/